Le procès en appel du président du MoDeL s’est ouvert ce mercredi 26 mars 2025, à la Cour d’Appel de Conakry. Aliou Bah est poursuivi pour offense et diffamation à l’encontre du chef de l’Etat, par le biais d’un système informatique.
Aussitôt l’audience ouverte, la défense a constaté sur le rôle, la constitution du président de la transition en partie civile, ce qui n’avait jamais été le cas depuis le début de cette procédure.
Surpris, Me. Pépé Antoine Lama a interpellé la Cour sur cette « irrégularité ». Il tient à savoir réellement si le président Mamadi Doumbouya s’est constitué partie civile ou si c’est le parquet qui fait cette mention ? Et pour quel motif ? Est-ce pour influencer la Cour ou une simple manipulation ?
L’avocat a rappelé les dispositions de l’article 486 qui stipulent que la déclaration de la partie civile se fait avant l’audience, alors qu’au niveau du jugement au tribunal de Kaloum, la constitution du président en partie civile n’a jamais été mentionnée.
‘’Nous voulons savoir si le chef de l’État s’est constitué partie civile, nous voulons être situés avant l’ouverture des débats’’, a insisté Me. Pépé Antoine Lama.
De son côté, le parquet reconnaît que le président ne s’est pas constitué partie civile, mais insiste que le parquet a le privilège, a le pouvoir de procéder à cela.
‘’Même s’il n’y a pas de partie civile, cela n’empêche le parquet d’engager des poursuites’’, affirme Fallou Doumbouya, tout en interpellant la Cour. ‘’La seule chose qui nous amène ici, c’est ce jugement. En dehors de ce jugement, Mme la présidente, vous ne devez pas vous attarder dessus’’.
La défense ne se fatigue pas. Me. Pépé Antoine Lama revient ensuite à la charge. ‘’Ils vous demandent de vous en tenir à ce jugement. Mais sur ce jugement, il n’est mentionné nulle part le nom de chef de l’État’’. Mieux, l’avocat invite le parquet à s’assumer et à ne pas mêler le chef de l’Etat à la procédure.
Quand à Me. Mohamed Traoré qui a d’ailleurs fait sa constitution au dossier dans la matinée de ce mercredi, il dit n’avoir rien à dire sur cette irrégularité, puisque le parquet lui-même l’a reconnue.
Après ces échanges houleux, la présidente de la Cour a ordonné aux différentes parties de présenter leurs motifs d’appel.
Aussi populaire que délicat, ce procès est sans doute historique et restera gravé dans les annales de l’histoire.
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