Lors de ses réquisitions, le parquet général a requis une condamnation de 5 ans contre le prévenu Aliou Bah, poursuivi pour offense au chef de l’État et diffamation par le biais du système informatique.
C’est la quatrième audience de son procès en appel depuis la réouverture de cette affaire.
Après la présentation de ses plaidoiries, Me Almamy Samory Traoré s’est prêté aux questions des journalistes pour donner sa réaction sur cette proposition faite par le procureur général Fallou Doumbouya.
L’avocat se dit étonné et surpris
« nous sommes très surpris, très déçus et très étonnés des réquisitions du parquet général. Nous avions estimé qu’en faisant lui-même appel et en demandant l’aggravation de la peine de monsieur AliouBah, qu’il se serait accroché des faits et des dispositions de la loi. Monsieur le procureur, dans tout son argumentaire, a essayé de développer sur le fait que monsieur Mamadou Aliou Bah devrait être condamné à 5 ans d’imprisonnement parce que lui, il estime que lorsqu’il y a un cumul d’infractions, lorsque plusieurs infractions ont été commises, donc il parle de cumul réel d’infractions, que la peine qui concerne l’infraction la plus grave devrait s’appliquer et que pour lui, la loi spéciale devrait déroger à la loi générale. » Précise l’avocat
Plus loin, l’avocat remet en cause cette démarche du parquet général « cet argumentaire est tiré par les cheveux parce que les dispositions de 2010 du code pénal sont très claires. Une loi spéciale ne s’applique en présence d’une loi générale que lorsque les dispositions de la loi spéciale sont plus favorables à la personne poursuivie, bien entendu, que la loi générale. Dans ce cas précis, la loi de 2015 dont il demande l’application qui prévoit une peine d’emprisonnement de 5 ans ne peut pas s’appliquer devant le code pénal même si les faits étaient constitués. » A t-il fait savoir
Me Samory Traoré a plaidé la non culpabilité pour son client parce que selon lui son « client n’a jamais tenu un propos qu’on pourrait qualifier de diffamatoire ou d’outrageant à l’endroit du chef de l’Etat. Il ne lui a jamais manqué de respect, il n’a jamais mentionné son nom même si le procureur aujourd’hui dans sa tentative de faire admettre à M. Aliou Bah que ce dernier, en relevant le cas de kidnapping et de théorie de répression qui s’adressait au chef de l’Etat, il a toujours rappelé. « J’ai utilisé un terme général qui n’implique directement pas personne » donc il n’a jamais parlé en réalité du chef de l’Etat. »
C’est toujours les plaidoiries qui se poursuivent avec les avocats de la défense. L’affaire a été renvoyée à demain mercredi 23 avril 2025 pour la suite des plaidoiries.
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