Le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) monte au créneau contre la décision du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A) d’ouvrir les classes le 15 septembre prochain. Réunis ce mardi en assemblée générale à leur siège de Dixinn, les enseignants, sous la houlette de leur président Aboubacar Soumah, ont exprimé leur désaccord face à ce calendrier jugé « irréaliste et imposé ».
Devant une salle pleine de syndicalistes et d’enseignants venus de plusieurs quartiers de Conakry, le secrétaire général du SLECG a dénoncé ce qu’il qualifie de mise à l’écart de son organisation dans la gestion des grandes décisions touchant le secteur éducatif.
« Le CNRD n’a eu aucun problème avec nous. Aucun. Nous sommes inscrits, n’est-ce pas, dans la dynamique de refondation et on a été vraiment très clément. (…) Mais aujourd’hui, nous sommes relégués au second plan. On prend la décision maintenant, on nous met devant les faits accomplis », a fustigé Aboubacar Soumah.
Le syndicaliste estime que l’ouverture des classes à la mi-septembre revient à « priver les enseignants de leurs vacances légales ». Selon lui, les trois mois de repos (juin, août et septembre) constituent une période indispensable non seulement pour les enseignants, mais aussi pour les parents, afin de préparer la rentrée scolaire.
« Les anciens sont privés de cela. Ça ne permettra plus aux enseignants de se préparer pour l’ouverture, puisque les salaires sont déjà utilisés. La fin de mois est loin. Comment se fait-il que l’enseignant, lui, qui a des enfants pour lesquels il ne peut pas trouver les fournitures, va enseigner les enfants des autres ? », s’interroge-t-il.
Pour Aboubacar Soumah, cette décision n’est que la conséquence d’un « mauvais planning » du département, qui veut faire porter la charge aux enseignants. « Ils ont avancé l’argument selon lequel c’est un quatuor international, sur lequel il faut harmoniser les heures. (…) Mais cette décision-là, c’est à nous de voir. (…) Ils veulent nous sacrifier, n’est-ce pas, à travers leur mauvais planning. Donc, nous n’accepterons pas ça », a-t-il martelé.
Face à cette situation, le SLECG annonce des concertations internes pour déterminer la conduite à tenir dans les jours à venir.
« L’école est une préoccupation nationale. (…) C’est pour cela qu’on vous a conviés ici, pour que nous puissions examiner la situation ensemble, voir quelles sont les dispositions qu’il faut prendre », a conclu Aboubacar Soumah.
Trois points figuraient à l’ordre du jour de cette assemblée générale, mais c’est bien la date d’ouverture des classes qui a dominé les échanges. Le SLECG, qui dit rester attaché au dialogue, prévient qu’il ne saurait accepter «une rentrée scolaire imposée » sans la prise en compte des réalités des enseignants et des parents d’élèves.
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