I. Un jour qui a réveillé la Nation
Le 05 septembre 2021 ne fut pas une simple date inscrite dans le calendrier politique. Ce fut un séisme, un souffle puissant, une rupture avec le cycle de la résignation. Ce jour-là, la Guinée s’est arrêtée, puis elle s’est remise debout. Le peuple a respiré un air nouveau, un air de liberté et d’espérance.
Depuis des années, l’injustice avait dressé ses murailles, la corruption avait rongé nos institutions, l’arbitraire s’était imposé comme règle. Le peuple souffrait en silence, trahi par ceux qui devaient le servir. Mais le 05 septembre, l’histoire a rappelé que la dignité ne se négocie pas : elle se conquiert.
II. L’armée, fille du peuple
Ce jour-là, l’armée guinéenne n’a pas agi comme une force d’occupation, mais comme la fille du peuple, comme le bras armé de sa douleur et de son espérance. Elle a choisi de briser les chaînes d’un système usé et de tendre la main à la Nation entière.
Le 05 septembre n’était pas un coup d’État au sens classique du terme. C’était une levée de drapeau populaire, portée par des hommes en uniforme, mais inspirée par la voix silencieuse de millions de Guinéens. C’était un rappel à l’ordre de l’histoire : quand les institutions trahissent, le peuple reprend son droit.
III. Héritiers de 1958
La Guinée a déjà prouvé, le 28 septembre 1958, qu’elle ne courbe pas l’échine. Nos pères ont dit NON à la domination coloniale et ont choisi la liberté, dans la dignité et le sacrifice. Le 05 septembre 2021, ce même esprit a ressurgi.
De nouveau, le peuple a montré que son destin ne peut être confisqué. De nouveau, il a montré que l’avenir n’appartient pas aux usurpateurs mais à ceux qui croient en la Nation. De nouveau, il a rappelé au monde que la Guinée est une terre d’insoumission et de fierté.
IV. Le serment du 05 septembre
Le 05 septembre 2021 est un serment collectif. Un serment de justice, car il n’y aura plus de paix tant que le peuple sera écrasé par la corruption et l’impunité.
Un serment de dignité, car aucun Guinéen ne doit être humilié dans son propre pays.
Un serment de souveraineté, car la Guinée ne doit plus jamais être une dépendance économique, politique ou culturelle.
Ce serment ne doit pas rester un slogan. Il doit devenir un contrat moral entre les dirigeants et le peuple, entre les générations anciennes et la jeunesse, entre les civils et les militaires.
V. La jeunesse au cœur de l’engagement
Le 05 septembre appelle surtout la jeunesse. Car c’est elle qui a le plus souffert des trahisons passées. C’est elle qui porte sur ses épaules les cicatrices du chômage, de l’exil forcé, de l’abandon. Mais c’est aussi elle qui détient l’énergie pour reconstruire la Nation.
Jeunesse de Guinée, le 05 septembre t’appartient. Ce n’est pas un cadeau à contempler, mais une responsabilité à assumer. Tu es la gardienne de cet héritage. Tu dois transformer l’esprit de ce jour en une révolution des consciences, une révolution pacifique mais inarrêtable, qui fera de la Guinée un pays juste, prospère et souverain.
VI. Appel au peuple
Peuple de Guinée, le 05 septembre n’est pas une victoire de quelques hommes. C’est ta victoire. C’est ton cri de libération, ton drapeau brandi, ton histoire écrite à nouveau. Ce jour restera comme la preuve que rien ne peut résister à la volonté populaire.
Mais attention : l’histoire nous enseigne que les révolutions peuvent être trahies. Le 05 septembre ne doit pas devenir une date figée, célébrée sans être vécue. Il doit être une boussole, un rappel permanent que la patrie est sacrée et qu’elle ne se construit que dans l’unité et le sacrifice.
VII. Une révolution des consciences
Le 05 septembre sera vain si nous ne changeons pas nos comportements. Ce n’est pas seulement aux dirigeants de bâtir la Guinée : c’est à nous tous. Dans nos quartiers, dans nos familles, dans nos lieux de travail, nous devons porter la flamme de ce jour.
Refuser la corruption.
Rejeter la division ethnique.
Exiger la justice pour tous.
Protéger nos richesses pour les générations futures.
C’est ainsi que le 05 septembre vivra. C’est ainsi qu’il deviendra plus qu’une date : une renaissance nationale.
VIII. Conclusion : Debout, peuple de Guinée
Le 05 septembre 2021 restera dans les mémoires comme le jour de la dignité retrouvée. Ce jour appartient à la Guinée éternelle, au peuple debout, à sa jeunesse en marche. Il est l’écho de 1958 et le socle de notre avenir.
Nous devons le protéger comme un trésor, le vivre comme un engagement, et le transmettre comme une promesse.
Peuple de Guinée, debout !
Le 05 septembre est notre héritage. Faisons-en notre révolution permanente, pour que jamais plus notre avenir ne soit confisqué.
Abdoul Mazid Bah
Coordinateur National du Mouvement des Actions Concrètes MAC.
VP de la CSOR